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BIO

Née d’un père français et d’une mère allemande, Nadia Ehrmann grandit sur une péniche, à Paris. Les mouvements perpétuels de l’eau nourrissent sa perception autant que les allers-retours constants entre deux langues et deux cultures.

 

Après un début de formation aux Beaux-arts de Brest, elle part deux ans à la Hochschule für Bildende Künste de Dresden, ville d’origine de sa grand-mère. Elle se familiarise avec la culture post-RDA, affectionne les paysages romantiques de la «Suisse saxonne» et voyage en Europe centrale. Son attrait pour la nature l'amène ensuite à s'installer pour un temps à la campagne, dans le Lot, avant de reprendre et terminer ses études aux Beaux-arts de Toulouse en communication visuelle.

 

Elle est d’abord graphiste-illustratrice durant quelques années, principalement pour des centres d’art et institutions culturelles, tout en étant active dans les milieux de la micro-édition et du Do It Yourself, notamment avec le collectif Indélébile. Elle approfondit son intérêt pour le livre et l’objet imprimé sous toutes ses formes.

 

Son travail se réclame alors du féminisme dit « pro-sexe » et de la notion d’empowerment : à travers dessins, fanzines et affiches, elle développe des thématiques sexuelles dans un esprit utopique et contestataire, sous le pseudonyme Les Brigades du Foutre, puis Nadia von Foutre. Dessins, collages et textes se déploient en compositions foisonnantes ou en images coup de poing, dans lesquelles les fluides et le végétal sont très présents.

 

À partir de 2015, elle entame une nouvelle étape : elle réduit considérablement le travail de commande pour se consacrer pleinement à sa pratique artistique, et ouvre un nouveau chapitre dans sa recherche. Si l’approche explicitement féministe a été un temps de revendication et d’affirmation absolument nécessaire – vital – elle a désormais envie d’autre chose. Elle veut s’affranchir du féminisme en tant que centre et sujet de ses productions, pour amener celles-ci où bon lui semble. C’est pour elle une façon de poursuivre sa quête de liberté.

 

Petit à petit son travail évolue vers des espaces plus fragiles : il s’ouvre à l’intériorité, à la mélancolie, à la contemplation. Le végétal et l’eau en sont des éléments récurrents ; le noir et blanc devient prépondérant ; l’univers sonore de plus en plus présent. 

 

L’exposition After (2017, Ciam/La Fabrique, Toulouse), ainsi que six mois de résidences de création en 2019, seront déterminants dans l’orientation et l’affirmation son travail. Elle s’engage résolument dans une pratique protéiforme, centrée autour de la lumière, de la sensation, du geste et du mouvement, dans une démarche qui combine facture classique et recherche expérimentale. Peinture à l’encre de Chine, dessin sur carte à gratter, fabrication d’outils, impression, fanzines et livres d’artiste, sont ses moyens d’expression favoris mais non exclusifs. En 2023, après avoir travaillé pendant quelques années sous le pseudonyme de transition Nadia von F., elle renoue définitivement avec son nom de naissance, Nadia Ehrmann. 

 

Par ailleurs, à partir de 2016, elle travaille en collaboration avec des musicien.ne.s (Ingrid Obled, Bertrand Fraysse, projet i.v.r.e. avec undude), en proposant principalement du «cinéma en direct», performances visuelles entièrement analogiques à base de rétroprojecteurs, matières végétales et jeux optiques. 

 

Elle poursuit son travail de graphiste-illustratrice de façon ponctuelle, notamment pour la scène musicale alternative toulousaine, la sexologue Capucine Moreau et la compagnie de théâtre Nanaqui.

 

Elle vit et ravaille à Toulouse.

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